Seconde Conférence européenne de Thérapie Brève Stratégique et Systémique
Arezzo, Italie, 9-13 novembre 2005
Compte rendu d’Irène Bouaziz et de Chantal Gaudin
Un long titre pour un long congrès
Le réseau européen de Thérapie Brève Stratégique et Systémique (TBSS), constitué en 2003, lors du premier congrès d’Arezzo, se réunit donc tous les deux ans dans cette charmante, mais bien lointaine, petite ville de Toscane. Giorgio Nardone et son équipe prennent en charge l’organisation.
Cette année, la première journée était consacrée à des ateliers pré congrès, les quatre jours suivants à des thèmes : la technique, le langage, la relation, la recherche (plus le management, le conseil, le coaching et les communications diverses…).
Vaste programme donc dont le but annoncé était d’approfondir « les techniques thérapeutiques les plus évoluées ».
Comme il y a deux ans, nous avons été gênées par le règne troublant du « comme si ».
Nous savons à quel point cette technique peut être utile en thérapie, mais dans ce contexte, l’effet était confusionnant et délétère. Ainsi, une grande partie des intervenants invités, qui n’avaient pas grand chose à voir avec l’approche de Palo Alto et encore moins avec celle, « évoluée », de Nardone, faisaient exactement comme si ils travaillaient avec le même modèle.
Nous avons, dans un premier temps, tenté d’échapper à la confusion par un petit recadrage : et si, dans l’esprit des organisateurs, dans TBSS le « S » ne voulait pas forcément dire « stratégie d’arrêt des tentatives de solution » ?
Mais à vrai dire, cet auto recadrage laborieux n’a pas eu l’effet escompté ; il ne portait que sur les intentions du rassembleur et le malaise devant l’attitude des intervenants qui n’affichaient pas la couleur a persisté. Les interviews des participants que nous avons recueillies témoignent du fait que ce trouble n’a pas atteint que les terribles dogmatiques que nous sommes.
Comme dans la plupart des congrès, les intervenants étaient de deux espèces: les invités (plus ou moins stars internationales) et les acceptés (les sans grade qui ont sollicité et obtenu l’honneur de parler).
Le choix des organisateurs a été d’utiliser les premiers jusqu’à plus soif pour des exposés, des ateliers, des symposiums dans lesquels certains se sont abondamment répétés ; les seconds avaient en théorie 4h30 à se partager entre 23 personnes (soit 11 minutes 74 secondes par personne si on inclut le temps de la présentation par le chairman) le dernier jour, mais bien moins en pratique du fait du retard pris sur l’horaire…mais nous ne sommes pas restées jusqu’au bout pour voir cela.
Hormis ce déséquilibre, la plupart des problèmes organisationnels que nous avions déploré lors du précédent congrès ont été corrigés : grand espace (fonctionnel à défaut d’être chaleureux), timing à peu près respecté, traduction simultanée, débats avec la salle, repas sur place corrects et peu onéreux.
Beaucoup de monde, environ 900 selon les organisateurs, surtout beaucoup de jeunes étudiants.
Il nous est impossible de rendre compte de tout ce qui a été dit, aussi choisissons-nous cette année de donner nos impressions dans les grandes lignes et de laisser la parole aux participants qui ont bien voulu enrichir ce compte rendu de leurs témoignages.
Nous avons beaucoup apprécié :
– cette occasion exceptionnelle de rencontre avec tant de praticiens venus de divers pays
– de retrouver, dans les interventions de certains, une proximité avec notre conception de l’approche de Palo Alto (plus précisément les Américains du Mental Research Institute de Palo Alto: Wendel Ray, Barbara Anger-Diaz et Katarina Anger, les Belges de l’Institut Gregory Bateson de Liège Teresa Garcia et Jean-Jacques Wittezaele, Deseo Birkas de Budapest)
– l’intervention, malheureusement brutalement interrompue pour des raisons de timing, d’Adam O. Horvath sur une recherche menée sur les alliances thérapeutiques dans des thérapies de couple
– les exposés de l’autrichien Stephen Geyerhofer sur l’importance de la relation et sur la façon dont une enquête de satisfaction menée auprès des patients de leur centre de consultation les a conduits à modifier certaines de leurs pratiques
– l’atelier sur la thérapie de couple de Teresa Garcia
– les perspectives de réflexion et de recherche offertes par certains exposés : « l’empathie stratégique » de J.J. Wittezaele, le langage et l’allergie de D. Birkas, la notion de satisfaction des patients de S. Geyerhofer…
Nous avons été heurtées par :
– les terribles simplifications, les métaphores guerrières et les implicites méprisants des « technologies avancées » de Giorgio Nardone
– le manque de respect de certains intervenants vis à vis d’autres
– le film de propagande mexicain (présenté par Angelica Malpica) sur les succès de la méthode de Nardone appliquée dans une contexte éducatif
Et maintenant, avant de présenter les commentaires des autres participants au congrès…
Un petit interlude irrévérencieux (en hommage à Gianfranco Cecchin)
Métalogue : Pourquoi l’épistémologie ?
GB : Eh bien, jeune homme, on peut dire que tu sais rassembler les foules. Mais je voulais te signaler une petite erreur épistémologique: tu sais qu’une partie ne peut pas contrôler le tout, alors, quand tu prétends vaincre les symptômes avec tes protocoles quasi infaillibles…
GN : Corrige-moi si je me trompe, mais n’es-tu pas mort et enterré depuis 25 ans ? Où était donc ton fantôme il y a 2 ans, quand j’ai dit que nous, les techniciens de la thérapie brève stratégique et systémique avancée, avions mis l’épistémologie au frigo ?
GB : C’est bien ce qui m’inquiète, l’arrogance des scientifiques qui mettent de plus en plus de technologies au service des buts conscients et qui conduisent le monde à sa perte.
GN : Non, mais, si on t’avait écouté, on n’aurait jamais rien fait d’autre que regarder les dauphins faire leurs cabrioles en cherchant la structure qui relie…
GB : Laisse-moi te raconter un mythe : il était une fois un jardin…en cherchant à cueillir la pomme en haut de l’arbre, Adam et Eve se sont mis à penser en fonction d’un but et ils ont découvert les actions planifiées : vous faites un plan ABC, et vous obtenez D ! C’est ainsi qu’ils ont chassé hors du Jardin l’idée de leur propre nature systémique globale et celle de la nature systémique globale du Jardin. Tu fais la même chose avec tes protocoles. Milton Erickson était un enfant de cœur à côté de toi ! Toutes ces manipulations me paniquent vraiment.
GN : Permets-moi de résumer tout ce que nous avons dit, et corrige-moi si je me trompe : tu es une personne qui souffre d’attaques de panique, dans des situations que tu peux prévoir et que tu as tendance à éviter ; quand tu ne peux pas les éviter tu en parles beaucoup et cela te soulage dans un premier temps, mais ensuite c’est encore pire, parce que si on t’écoute, c’est que quelque chose ne va pas en toi. Laisse-moi te raconter, à mon tour, un de ces aphorismes qui pénètrent l’esprit comme une lame brûlante : comme disait le grand poète Fernando Pessoa : « Je porte toutes les blessures des batailles que j’ai évitées » … et j’ajoute : les blessures des batailles évitées ne guérissent jamais.
GB: Dire que j’espérais que l’évolution des thérapies tendrait à produire un apprentissage de niveau III. Je vois que tu as développé une de ces techniques de psychothérapie qui tente de ramener l’apprentissage II à un niveau inférieur. Encore de la psychothérapie à la petite semaine… enfin, il faut bien que quelqu’un fasse le travail courant. Mais est-il vraiment indispensable de le faire avec tant de métaphores guerrières ?
GN : Cause toujours… Personne ne comprend tes élucubrations, alors que tout le monde peut voir qu’avec ma méthode, nous approchons de 100% de résultats positifs…
Docteurs Irène Bouaziz et Chantal Gaudin
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Quelques avis (francophones) sur ce deuxième congrès européen de Thérapie Brève Stratégique et Systémique d’Arezzo
– Un peu mégalomane…En positif ? Arezzo est très très joli
– Tout ce qui est recherche m’a ennuyé. Ça ne m’intéresse pas. A part ça très bien, j’ai été satisfait. Les trois journées m’ont été utiles
– Je suis consternée par la vidéo à la gloire du Mexique et du dieu Nardone. Quand on a une vision interactionnelle des choses, on devrait se préoccuper de l’impact de ce qu’on présente sur l’auditoire.
– Faut-il se former à Arezzo pour être à la pointe de ce qui se fait en Thérapie Brève ?
– Ce que j’ai aimé : certaine parties théoriques, pas toutes, il y en a qui étaient vraiment barbantes Je suis très déçu de l’apport de Palo Alto, les gens qui sont venus de là bas. J’ai aimé l’approche pluridisciplinaire qui s’intéresse à la théorie
– Le film sur le CUDEC de Mexico était particulièrement choquant. C’est atterrant. Ça me fait penser à « herba life », au modèle pyramidal et tout ce qui va avec où on fait parler les gens et on leur fait dire ce qu’on veut et ça n’a rien à voir avec ce qu’on fait.
– Certains orateurs ne sont pas dans le sujet. J’apprécie que Giorgio y soit. Il reste très rigoureux, il reste fidèle à ce qui était annoncé. A certains moments il y a un peu de confusion quant aux différents modèles qui sont présentés et certains modèles, je ne les retrouve pas dans la Thérapie Brève, je me demande ce qu’ils font là.
– Déçue, pas l’impression d’apprendre énormément. J’ai un problème avec les traductions, j’ai de la peine à suivre… il y a parfois des confusions.
– J’ai eu toutes sortes de surprises, je suis très contente d’être venue. J’ai un peu de peine avec les passages où on fait un zapping très court, où chaque intervenant fait une intervention très courte. Donc me voilà souvent un peu frustrée. Le positif : J’ai découvert Nardone in vivo. Ça c’est une expérience qui m’a convenu. J’ai beaucoup de choses à apprendre. En particulier toute cette partie de consolidation
– Congrès symétrique et complémentaire à la fois. Le côté symétrique dans l’escalade ne m’a pas trop plu, quand j’ai observé quelques interventions dures et écrasantes à l’égard des participants qui posaient des questions, je trouvais ça antonymique par rapport à l’approche qui est quand même une approche bienveillante. Ça c’est le côté qui m’a un peu frappé. A l’inverse, j’ai trouvé une grande générosité des intervenants qui venaient là, avec des qualités totalement différentes, mais j’avais vraiment l’impression que chacun voulait donner le meilleur de lui-même, avec un regret c’est qu’on n’ait pas choisi deux ou trois grands thèmes qui auraient pu constituer de réelles nouveautés et qui du coup auraient vraiment pu être creusés ici avec l’ensemble des participants.
– J’ai aimé la circulation des idées des gens qui étaient là, l’envie de communiquer leur travail, leurs découvertes pendant le travail, leurs perspectives aussi, communiquer ça. Dire : moi je suis arrivé là, voilà, qu’est ce que vous en pensez, je peux vous le passer et vous en faites ce que vous voulez. Ça j’ai trouvé important. J’ai trouvé que c’est la chose qui m’a apporté, à moi.
– C’est une grande valeur ajoutée de vivre ça….je n’avais jamais vécu une rencontre de réseau comme ça. Déjà avoir le contact, me rendre compte qu’il y a tout un réseau comme ça, ça me rend vivant la chose dans laquelle je suis. Je prends aussi cette attention aux différentes phases de la thérapie brève. Jusqu’à présent j’avais dans l’idée que si on est bon on fait vite, maintenant je ferai plus attention à ça… Et puis j’ai bien aimé que ce soit thématique… Les chaises ne sont pas pratiques, et on n’a pas envie de faire une demi-heure de queue pour avoir la nourriture, mais on prend ça comme ça. Une autre chose qui m’a frappée la- dedans, c’est très personnel, mais je suis frappée par la pauvreté de la pensée des américains à ce moment ci. J’ai l’impression qu’ils n’ont pas creusé ; dans ce qu’ils ont fait comme interventions…j’avais l’impression que c’était très banal, c’était… n’importe quelle psychothérapie pouvait refléter ce qu’ils amenaient. La danse c’est une métaphore, c’est très chouette, mais ce n’est pas creusé. Aucun Américain ne m’a apporté quelque chose, alors que les Européens m’ont apporté quelque chose, des petits éclairs ont passé dans mon cerveau qui vont me stimuler dans la recherche que je poursuis.
– Intéressant, mais c’était très thérapie centrique, moi ce que j’admire dans l’approche de Palo Alto c’est que ça s’applique à différents domaines de la vie : formation d’adultes, éducation. Peut-être est-ce moi qui suis ignorante et qu’ils ont fait déjà énormément de choses, mais j’ai une attente d’avoir aussi un meeting comme ça sur ces autres aspects
– Je découvre. J’apprécie énormément le coté pratique de certaines interventions, pour moi en tant que jeune thérapeute dans ce cadre…j’y trouve des outils pratique qui me plaisent et qui vont m’aider je pense.
– Je suis très contente d’être là, pour pouvoir rencontrer d’autres personnes qui pratiquent la même thérapie que nous. Ce n’est pas qu’on apprend énormément de choses, mais en tout cas on remet certains apprentissages en tête et ça fait toujours du bien.
– Ce que je n’ai pas aimé : j’ai l’impression de redites importantes par rapport au forum d’il y a 2 ans. En particulier de la part de Nardone qui n’a rien dit de nouveau. Je suis gêné par le fait que c’est classé thérapie brève et que je ne me retrouve pas, dans mes apprentissages et mes savoirs à travers ce qui est dit. Je suis en permanence en train de rechercher en quoi c’est de la position basse, en quoi c’est thérapie brève, en quoi c’est stratégique. Ce que j’ai aimé : les personnes que j’ai rencontré et les discussions que ça a généré autour des désaccords, des tentatives de compréhension de ce qui se passe dans ce forum.
– Je trouve qu’il y a beaucoup de choses très intéressantes et beaucoup de choses absolument fatigantes et qui n’apprennent rien, qui ne sont que des nomenclatures et des choses comme ça, qui ne sont que du remplissage
– J’ai aimé qu’on nous donne beaucoup beaucoup de recettes, pour ensuite pouvoir faire sa cuisine en thérapie ou en entreprise. J’ai beaucoup aimé ces aspects très concrets.
Ce que je n’ai pas aimé, ce qui m’intrigue : je détecte de très grandes différences entre les pratiques des présentateurs et j’essaye de trouver un peu la synthèse entre chaque approche envers cette même technique ou cette forme de la thérapie ou de l’intervention. C’est peut-être à cette question là qu’il faut avoir une réponse ou qu’il faut réfléchir plus.
– J’ai aimé l’atmosphère. J’ai apprécié les interactions. Ce que je n’ai pas aimé du tout c’est le premier jour, notamment les workshops avec des situations cliniques où là j’ai trouvé que c’était extrêmement flou par rapport à la définition et notamment par rapport à la théorie à laquelle se rattachait la mise en pratique telle qu’elle nous était présentée. Alors moi n’étant pas d’orientation systémique… j’avais l’impression de m’entendre parler exactement comme si j’avais entendu des situations présentées par Cottraux par exemple en Cognitive. C’est ce que je reproche au congrès au niveau de l’explication, ou en tout cas de la présentation de cas cliniques, c’est d’être extrêmement flou par rapport au cadre de la théorie et par rapport aux paramètres qu’on peut trouver dans la théorie. Maintenant au niveau des symposiums et au niveau des échanges entre les orateurs, la je trouve que c’est extrêmement intéressant parce que ça donne une autre image de la psychothérapie. Ce qui est un peu dommage c’est qu’il n’y ait pas d’avantage d’explications au niveau de la théorie….
– Ce qui m’a choqué, je ne connaissais pas du tout Nardone, j’ai été assez surpris lors de la 1ere intervention qu’il a faite de voir le côté assez humaniste, généreux vis-à-vis du patient, vis-à-vis des gens en général et cette attitude, que moi j’ai vécu comme méprisante, ironique, cynique vis-à-vis des personnes dans la salle qui se sont permis de poser des questions. On le sentait sur la défensive comme s’il se sentait attaqué et ça je n’ai pas compris pourquoi, est ce que c’est un truc stratégique ou est ce que c’est un trait de caractère ça je ne sais pas.
– L’important c’est la qualité des intervenants. Il y en a qui m’ont apporté beaucoup de choses nouvelles, riches, intéressantes et d’autres pas du tout. Donc c’est plutôt lié à l’apport par rapport à ce qu’on a déjà vu et revu. Ce que je n’ai pas aimé, c’est les longueurs, les répétitions… par ex les deux américaines n’ont rien apporté… Wendel Ray… c’est lourd à écouter avec l’audio. On peut lire dans les bouquins l’historique de Palo Alto, il est devenu archiviste quoi …. C’est décevant du coté américain de voir qu’il ne se passe plus grand-chose. Par contre en Europe il se passe des choses, c’est plutôt riche intéressant et motivant.
– Pour moi en comparaison avec le premier congrès, confirmation du déclin américain, du MRI. Je ne suis pas psychothérapeute, j’aurais aimé quelque chose de plus ouvert aux autres applications de cette approche, ils y font allusion de temps en temps, mais j’aurai aimé plus.
– J’ai beaucoup apprécié le professeur Elkaïm, je ne le connaissais pas. J’ai été fascinée par ses compétences et surtout sa façon de ramener la théorie au public. En plus il a fait participer les gens dans la salle. Ce qui m’a dérangée, le premier jour on était inscrites au workshop de Wendel Ray et il n’était pas là, il devait parler de John Weakland. C’était décevant personne ne nous a dit qu’il n’était pas là. Aussi c’est fatiguant, il y a trop de matière dans une journée
– Je suis dans une phase de découverte de l’ensemble de ces choses là, de ces concepts. Donc ce qui m’a plu c’est d’avoir un éventail très large d’intervenants plutôt prestigieux qui ont l’air de savoir de quoi ils parlent. Ça permet aussi de fixer de petites notions. Ce qui m’a déplu, dans le contenu, parfois certaines interventions ….étaient extrêmement théoriques, beaucoup de choses m’ont échappé… je n’ai pas été confortable.
Et un commentaire plus étayé, que nous avons reçu quelques temps après…
– Pour un congrès de telle ampleur sur un sujet de « pragmatique de communication » la traduction est largement perfectible. Et si l’on se réfère au sous-titre « best practice, best teaching »….
Comment expliquer la présence comme conférenciers de certaines personnes ainsi que la place qui leur est laissée? C’est là que j’ai appris que Mr Elkaim était un éminent spécialiste de la thérapie brève!!!! Le souci de rigueur préconisé dans l’application du modèle devrait également prévaloir pour la constitution du panel des intervenants. Ne serait-il pas opportun de formaliser un « code de label de qualité thérapie brève » en y incluant des points de repères déontologiques?
Par ailleurs, certaines interventions m’ont interpellé:
quand des situations de patients sont plus utilisées pour montrer la qualité de showman du conférencier que pour illustrer un point précis de méthodologie;
quand l’intervention du conférencier relève de la propagande idéologique…et que les responsables du congrès ne recadrent pas. Il ne faudrait dès lors pas s’étonner que ce genre de dérive soit utilisé pour qualifier de secte les instituts qui dispensent l’approche. La rigueur est, me semble-t-il, le meilleur rempart contre les amalgames et une garantie pour les libertés individuelles.
quand la pratique actuelle du MRI est si peu développée, tout en reconnaissant la qualité de l’apport historique de son représentant officiel
quand on ne laisse pas le temps à un orateur de clôturer son intervention pour faire place à de la promotion touristique…
Parmi les nombreuses et grandes qualités que l’on peut reconnaître à G. Nardone je mettrais en évidence sa faculté de répartie et la clarté de ses propos (parfois cinglants), ce qui est, me semble-t-il, assez rare dans ce genre de grand-messe.
La fascination de la technologie du questionnement ne peut occulter l’importance du mouvement général de l’intervention au sein duquel elle doit s’insérer. Le risque d’utiliser des « recettes » n’est-il pas présent, voir induit?
S’il s’agit d’un congrès européen, pourquoi ne pas envisager une tournante dans divers pays//pluralisme et diffusion des idées?
Bonne organisation vu l’ampleur de la manifestation.
© I. Bouaziz/Paradoxes © C. Gaudin/Paradoxes