7ème Forum de la Confédération Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves Biarritz 2, 3 et 4 juin 2011
La Confédération Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves (CFHTB) fédère actuellement 23 associations qui œuvrent à la reconnaissance de l’hypnose et des thérapies brèves. Le 7ème forum se tient cette année à Biarritz.
Quelques membres de notre association y participent et vous donnent chaque soir leurs impressions, sur le vif. Des comptes rendus plus élaborés seront mis en ligne par la suite, au gré des inspirations
jeudi2 mai 2011
Le premier jour de ce forum s’est achevé.
Nous avons pu apprécier, outre l’air du large et le bercement de l’océan, un accueil chaleureux, une logistique sans faille, un traiteur plus que recommandable.
Quant aux nourritures intellectuelles, voire spirituelles, elles se révèlent abondantes et variées.
Des prouesses d’organisation, là aussi, puisque les salles se répartissent sur deux sites différents, et que les transferts nécessitent un certain temps, qui cette année a été intégré à la planification, fort heureusement pour nous.
Le grand amphithéâtre a abrité deux séances plénières qui ont donné la parole aux neurosciences :
- Joel de Rosnay, nous a emmenés dans l’univers passionnant de notre cerveau, et de ses modalités de fonctionnement en un réseau fluide et reconfigurable en permanence. Il a brossé à grands traits le tableau de cette nouvelle branche de la science qu’est la neuropsychoimmunologie, et nous a démontré comment nous pouvons agir pour influencer l’épigenèse de notre corps. Il a ébauché le portrait du cerveau planétaire qui émerge du numérique et dont les êtres humains sont en quelque sorte les neurones interconnectés. il est bien sûr impossible de rendre compte en quelques lignes de la densité de cet exposé d’une heure, riche et vivant, fourmillant de nouvelles données que Joël de Rosnay et son équipe partagent sur la toile. À découvrir sur www.derosnay.com
- Le deuxième voyage au cœur de notre cerveau ou plus précisément, au cœur des mécanismes de la conscience fut le fait de Lionel Naccache qui a rendu compte des expériences que permettent les nouvelles technologies, notamment d’IRM fonctionnelle. Des comparaisons de fonctionnement du cerveau d’hommes sains et d’hommes malades permettent d’identifier certains mécanismes de la conscience.
Pour le reste, ce ne sont pas moins de 12 salles qui abritent des conférences ou ateliers, dans lesquels chacun peut être sûr de trouver son bonheur, tant la diversité est au rendez-vous : de l’hypnose classique aux thérapies brèves de tous bords, en passant par la méditation ou l’utilisation des sons… des mondes et des cultures se rencontrent et s’enrichissent mutuellement.
Il reste deux jours de découvertes en perspective
vendredi 3 juin 2011
Cette journée a commencé par l’évocation merveilleusement poétique du bonheur d’être un brin d’herbe, ou tout autre plante et la palette est vaste. Patrick Bellet nous a enchanté aussi bien avec sa plume qu’avec ses images.
Et la journée fut clôturée par un autre enchanteur, le pianiste Nima Sarkechik, qui nous a offert une visite guidée, avec Gérard Mick, dans le monde merveilleux de Chopin, Bach,Mozart et Beethoven pour n’en citer que quelques uns.
entre ces deux tranches il y avait de quoi déguster toutes sortes de curiosités… dont il est impossible de donner les détails immédiatement, mais des commentaires dans les jours qui viennent offriront quelques aperçus
samedi 4 juin 2011
Le Forum vient de se terminer, un peu clairsemé comme à l’accoutumée ce qui est bien dommage, même si on comprend l’attrait du week end à la mer et la nécessité pour les soignants, comme nous l’a rappelé Thierry Janssen ce midi, de savoir prendre soin de soi.
On pourra dire qu’une fois de plus, la réussite est totale. L’hypnose attire de plus en plus de praticiens, les instituts de formation se multiplient, les pratiques se diversifient, avec en point commun, et c’est tout à fait remarquable, le respect des patients, la confiance en leurs ressources.
Certes, il y en avait pour tous les goûts et il a souvent été difficile de faire son choix entre 10 ou 12 interventions simultanées.
Nous avons entendu Dominique Megglé décliner avec sa verve et son humour habituels ses arguments pour un éclectisme thérapeutique déterminé non pas par les choix du praticien mais par les demandes du patient. Lorsqu’on sait qu’une réponse conforme aux attentes du patient est un des facteurs prépondérants du succès d’une thérapie on ne peut qu’être d’accord avec l’importance à accorder à l’exploration de la demande.
Arnaud Gouchet, nous a parlé, un peu trop rapidement à notre goût, des liens qu’il fait entre hypnose, théorie des catastrophes et synchronicité,
Thierry Janssen, célèbre pour ses ouvrages prônant une médecine globale et plus humaine, a insisté sur la prééminence du lien. Notre lien avec les patients, et le lien à soi-même, comme lui disait un guérisseur mexicain : qui est ce qui compte le plus entre toi et moi ?… C’est le « et »
Et nous devons la touche finale de ce forum au préhistorien Jean Clottes qui nous a passionnées en nous ramenant aux temps pas si lointains – puisque 25 000 ans ne sont rien au regard de l’histoire – de nos ancêtres des cavernes, pour évoquer une culture chamanique comme hypothèse explicative la plus cohérente des peintures rupestres du paléolithique.
En clôture, nous avons assisté à la remise du premier prix Watzlawick qui a été attribué à Stéphane Ottin-Pecchio, rhumatologue, pour la créativité de sa pratique qui mixe hypnose, toucher et piano.
Et ce bel événement a pu se dérouler à la perfection grâce aux efforts conjugués de toute une équipe sous la présidence de Frédérique Honoré. L’ovation finale fut plus que largement méritée.
Finalement, rendez-vous fut donné pour le VIIIème forum qui sera accueilli par Strasbourg en 2013. L’enthousiasme de l’équipe alsacienne à nous y inviter a fait plaisir à voir et comme tout hypnothérapeute le sait, créer une attente positive est l’un des ingrédients du succès de …. tout événement !
© Chantal Gaudin/Paradoxes
Pour établir un panorama général de ces journées, il faut d’abord distinguer le Congrès en lui même de tout ce qui s’est situé avant, après, en parallèle et autour, tout au moins en ce qui concerne nous, les paradoxiennes (ce n’est pas par militantisme que j’utilise le féminin, mais bien par respect de la grammaire), qui nous y sommes retrouvées.
Le Congrès tout d’abord : un feu d’artifice de communications sur des sujets de plus en plus variés au fil des années ; nous sommes mêmes allées faire un tour du côté de l’homme des cavernes avec Clottes et de l’enseignement scolaire -pudiquement caché sous le nom de pedopsychiatrie- avec Puichaud ou Saffedine.
Nous avons beaucoup voyagé durant ces 4 jours :
– dans le cerveau, captivées par Naccache qui met en couleur et en mouvements nos pensées les plus inconscientes et nos perceptions les plus subliminales.
– dans les circuits les plus subtiles de la douleur, à la frontière de l’hypnose et de la méditation, enchantées par le délicieux accent québécois de Rainville
– dans la forêt primaire dont on sentait la moiteur et la touffeur grâce à la poésie des commentaires de Bellet et de ses photos sublimes
– dans notre propre sensorialité et notre désir, pour une remise en mouvement sous l’impulsion chantante de Becchio
– dans l’accompagnement d’un groupe de patients atteints de douleur chronique sous la houlette bienveillante et rigoureuse de Fraymonville.
– et de ci de là, aussi, dans des cabinets ou au sein d’équipes, à la rencontre de pratiques et de techniques diverses, de savoir-faire et de savoir-composer avec les enseignements de nos pères Rossi, Erickson, Joyce Mills…(Payre, Rioult, et tous les autres)
Cependant parfois certaines de nous sont restées à quai ou se sont perdues
– comme au départ pour l’impalpable immensité de la Sagesse Universelle de Robles
– ou lorsque Virot nous a bombardées de ses quantas ou nous a noyées ou déphasées avec ses ondes
– ou quand l’humour et les compétences multidisciplinaires de Megglé remportent si aisément l’adhésion de son public qu’une certaine vigilance nous met en alerte juste avant de gober les médicaments qu’il nous prescrit avec tant élégance.
Il fut parfois bien dur de choisir son conférencier tant le programme était riche et varié et l’on aurait aussi presque été tenté de ne pas manger pour ne rien rater. Mais cela aurait été dommage car cadre, mets aux effluves basques et échanges autour du magret faisaient de ce temps de repas un régal des sens, de l’esprit et du lien.
Autour, bien sûr, le lieu.
Tout se situait dans un périmètre à taille humaine.
– de l’hôtel au magnifique Casino Municipal, siège du Congrès : 1mn
– de l’hôtel à la mer, 1mn ;
– les restaurants les plus lointains que nous avons fréquentés 5mn.
Et encore dans la magie du séjour, l’Océan : gris à notre arrivée, avec des vagues puissantes ourlées de blanc, puis de plus en plus vert, de plus en plus docile et de plus en plus trompeur: pas si facile de regagner le rivage malgré l’aspect tranquille des vagues qui vous retournent comme une crêpe quand vous pensez être en phase avec le flux (tiens, cela me rappelle quelque chose à propos de posture et de maîtrise).
Le ciel et le temps: toute la panoplie des couleurs du ciel et des nuages, des couchers de soleil et des luminosités si changeantes de la mer.
Celui des tempêtes, celui qui dégage le ciel, celui du matin et la brise sur la plage.
Et enfin, dans la puissance de ces journées : les rencontres, les échanges, les divergences : eh, Mesdames, si nous (re)parlions de Sagesse Universelle, de physique quantique, de Spiritualité, d’Ecoles, de gourous ou …de nous-même comme nous avons pu le faire lorsque nous marchions sur la plage, que nous dégustions la cuisine basque ou lorsqu’il aurait été plus sage de dormir.
De si belles rencontres, une écoute si sincère et -je l’espère- des liens durables crées, sous prétexte d’hypnose, mais pour cause de tolérance, d’humanité, de lien.
Est-ce là la facette symbiotique de cet Homme Planétaire dont vous nous avez si bien parlé, Monsieur de Rosnay, vous qui ouvrez avec une telle aisance la porte des questionnements, qui passez si aisément de la Science à la Conscience, qui posez les perspectives de façon si limpide que vous écouter nous donne l’impression d’être intelligent ?
Merci à vous tous pour ces moments partagés.
Marianne
Jour 2
Nous avons voyagé toute journée. Cela a commencé par une promenade avec nos amies les plantes dans les forets primaires équatoriales ou amazonienne, plantes luxuriantes, arbres millénaires, pirogues… Le ton de la journée est donné.
Le processus hypnotique était lancé, comme nous a dit Jean Becchio, et il s’est maintenu toute la journée d’expérience en expérience pour finir par un voyage en musique et enfin un concert de piano où j’ai pu revisiter Chopin, Mozart, Beethoven, Debussy, Gershwin, et me laisser voguer sur les flux musicaux, d’émotion en émotion, la beauté de ces musiques en plus.
Bref, uns symphonie d’images, de paroles, de sons, de poésie, et les copines …
Une très belle journée sur le soleil, nourrissante par les rencontres, les échanges, les découvertes et les déconvenues qui sont aussi intéressantes.
Je retiens, entre autre la découverte d’un travail d’équipe pluridisciplinaire ayant l’hypnose en commun qui accompagne des patients atteints de maladie chronique. Je passe les aspects médicaux que je ne maîtrise pas pour transmettre 3 points importants :
– Après la formation sur la douleur dispensée par l’équipe au patient (j’utilise le terme patient pour rester dans le style de la conférence), ils cherchent à produire une prise en compte globale de la personne
– Les patients communiquent avec l’équipe, pas avec un professionnel en particulier, même en face à face avec un membre de l’équipe
– Ils travaillent en hypnose avec les métaphores des patients
– Ce sont les patients qui assurent la coordination de l’équipe. Chaque membre de l’équipe s’ajuste au patient lorsqu’il le rencontre. (il est possible de retourner la chose : « 1 patient coordonne 3 thérapeutes »)
Je croyais avoir fait la découverte d’un mot « aporie » qui, selon les intervenants de ce matin signifie « constater ce qui est ». Voilà une notion intéressante ! En souhaitant vérifier la définition, j’ai trouvé celle-ci « Contradiction insoluble dans un raisonnement »
Comme quoi il est nécessaire de vérifier les sources. Peut-être que d’autres auront des pistes … ou des pistes qui expliquent ce décalage de définitions.
Une première journée riche en stimulations intellectuelles, quel cerveau planétaire sommes nous en train de faire émerger tels des apprentis magiciens dont les actions du présent contiennent les germes d’un futur qui nous échappe déjà.
En stimulations sensorielles, le travail des gongs et des bols tibétains, se laisser aller à la résonance sans rien en vouloir, juste laisser faire les ondes et profiter.
En stimulations émotionnelles, chaudes discussions autour des conférences et conférenciers, nos agacements, nos enthousiasmes, nos déceptions parfois, toutes émotions paratagees vigoureusement.
vivement la deuxième journée.
Une belle journée pour écouter des professionnels différents à bien des égards. Faire le choix des conférences n’est pas simple, trouver une place non plus. Les temps de présentations hors plénières duraient entre 45 minutes et 1H.. avec exposés, mise en scène ou mise en pratique dont voici quelques exemples :
– effectuer des liens entre hypnose et méditation
– accepter les réactions corporelles de ses ressentis avec pour objectif de dépasser les effets néfastes des réactions face à un problème
– suggestions d’étapes possibles concernant la transe, …
– utiliser le travail sur la ligne du temps
Du blé à moudre dont je n’utiliserais pas forcément la farine pour mon propre compte.
Intéressant parfois comme effet « repoussoir » parfois pour aller plus loin et me documenter. Cela ouvre des pistes intéressantes.
Les échanges autour des conférences sont parfois plus fructueux que celles-ci : c’est tout l’intérêt ce forum.