Bonjour et bienvenue
Nous sommes heureux de vous accueillir pour cette seconde journée d’étude de Paradoxes.
Notre association a maintenant deux ans et commence à remplir le rôle qu’elle s’est fixé: faire connaître l’approche de Palo Alto, permettre les échanges entre les praticiens, développer la recherche.
Notre site internet est régulièrement mis à jour et enrichi de comptes rendus des séminaires auxquels nous avons assisté.
Nous sommes fréquemment contactés par des internautes qui nous questionnent sur la Thérapie Brève et nous demandent des références de praticiens.
Il est vrai que notre annuaire est encore loin de couvrir toute la surface du monde francophone.
Nous vous rappelons que vous pouvez y figurer si vous pouvez justifier d’une formation à la Thérapie Brève et à l’Intervention Systémiques reconnue par notre association, c’est-à-dire actuellement les formations du MRI de Palo Alto, de l’Institut Gregory Bateson de Liège et celle que je dispense moi-même.
Nous avons organisé cette année deux ateliers au cours desquels nous avons eu l’occasion de nous retrouver pour travailler assidûment avec des supervisions, des exercices et des discussions.
Nous avons enfin démarré un travail de recherche visant à formaliser plus précisément les subtilités de ce que nous faisons quand nous travaillons avec le modèle de Palo Alto.
Les journées d’étude, dont nous espérons qu’elles pourront se répéter tous les ans, sont l’occasion de donner la parole aux praticiens et de découvrir ce que nous faisons de la Thérapie Brève et de l’Intervention Systémique.
Après ce bref tout d’horizon des activités de notre association, je voudrais maintenant rappeler pourquoi nous avons choisi de l’appeler Paradoxes.
Ce qui caractérise l’approche de Palo Alto, quel que soit le domaine dans lequel on l’applique, c’est qu’elle repose sur une stratégie paradoxale.
On retient souvent facilement la notion de stratégie, et on a trop tendance à oublier qu’elle est paradoxale, paradoxale en ce qu’elle consiste à amener le client à cesser de faire ce qu’il fait habituellement pour résoudre son problème et qui se révèle inefficace.
De ce fait, on ne le rappellera jamais assez, cette approche paradoxale n’est tout simplement pas compatible avec toutes les approches qui vont dans le sens du bon sens, dans le sens des tentatives de solution.
Aussi contrariant que cela puisse être pour des esprits intégrationnistes ou éclectiques, il faut bien se rendre à l’évidence, en allant à la fois vers l’avant et vers l’arrière on a de bonnes chances de ne pas bouger, en appuyant à la fois sur l’accélérateur et le frein, on finit par caler.
Cette spécificité, l’arrêt des tentatives de solution, est aussi ce qui fait toute la difficulté de ce modèle.
Aller à contre sens du sens commun, ramer à contre courant, demande à l’intervenant un effort de tous les instants, il doit parfois se faire violence pour aller à l’inverse de son premier mouvement.
C’est fatigant, interpellant et parfois périlleux.
Si j’insiste sur ce point, c’est que les échanges que nous avons eus dans les rencontres de notre association au cours de l’année écoulée nous ont montré que les praticiens étaient souvent réticents à utiliser le paradoxe, ce qui ne manque pas de nous laisser assez perplexes quand ils se réclament de l’approche de Palo Alto.
Je voudrais enfin rappeler que le premier à avoir théorisé l’utilisation du paradoxe en thérapie à été le psychiatre autrichien Victor Frankl (1905-1997) qui, dès 1938, faisait de l’intention paradoxale et de la déréflexion, les deux outils principaux de sa logothérapie.
Ces petits commentaires me permettent d’enchaîner avec la présentation de cette journée d’étude qui va justement débuter par une communication du Docteur Manuela Guillot sur les paradoxes thérapeutiques et qui sera suivie, je l’espère de débats passionnés.
Après une pause café-croissants, vous assisterez à une démonstration dans laquelle, avec un peu de chance, vous pourrez repérer des manœuvres paradoxales
Après le déjeuner, nous entendrons une partie de l’équipe du Centre de Thérapie Brève de Dijon, Michèle Desmolaize et Denis Bravin, nous parler de leur expérience bourguignonne, puis Marianne Orvoën partagera avec nous ses réflexions sur le dur apprentissage du modèle de Palo Alto et les dispositifs qui l’ont aidée à progresser
Après la pause de l’après-midi, Sylvie Lévy terminera cette journée en nous présentant les résultats de la grande enquête qu’elle a effectuée auprès de ceux qui se sont formés à la Thérapie Brève et à l’Intervention Systémique et nous saurons enfin tout sur ce que nous faisons de l’approche de Palo Alto.
© I. Bouaziz/Paradoxes